La situation des marchés en 2022 face aux crises : que faire de votre argent ?

Nous vivons actuellement un tournant dans l’histoire de l’Europe et du monde.

Sur le plan humain, la guerre en Ukraine est particulièrement violente et absolument dramatique. Toutes nos pensées vont bien évidemment aux Ukrainiens, nous saluons leur courage impressionnant et par la même occasion, l’effort de solidarité européen.  

Sur la plan économique et financier, cela ne vous a sans doute pas échappé, plusieurs facteurs (la guerre notamment), sont venus perturber les marchés et les bourses sont en baisse depuis le début de l’année.

En tant qu’investisseur ou futur investisseur vous vous posez certainement de nombreuses questions quant à ce que vous devriez faire avec votre argent :

  • Si vous êtes investi en bourse via un ou plusieurs fonds d’investissement de la branche 23 ou via un compte-titre bancaire, devez-vous vendre et protéger votre argent ou plutôt faire le « gros dos » ?
  • Si vous n’êtes pas investi, faut-il investir maintenant ou mieux vaut-il conserver votre argent sur un compte bancaire d’épargne ?  

Avant de répondre à ces questions, je pense qu’il est important de rappeler brièvement le contexte dans lequel nous nous trouvons pour ensuite rappeler quelques principes de base en matière d’investissement. Je tenterai finalement d’apporter une réponse courte aux deux questions posées.

Le contexte des marchés financiers en 2022

Comme vous avez certainement pu le constater, les marchés financiers ont fortement évolué à la hausse en 2020 et 2021, dopés notamment par les liquidités importantes injectées par les états et les banques centrales pour soutenir les économies en sortie de crise covid.  

S’en est suivi une reprise forte de l’économie mondiale, générant une poussée inflationniste importante qui oblige désormais les banques centrales à stopper « les planches à billets » et à remonter les taux d’intérêts directeurs. L’objectif étant d’éviter une surchauffe de l’économie ce qui a pour effet de faire baisser le cours des bourses.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine dont l’issue est incertaine, crée un sentiment de peur chez les investisseurs qui se désinvestissent des marchés financiers accentuant encore un peu la chute.  

Mais n’oublions pas qu’une baisse des marchés financiers ne signifie pas nécessairement que la situation économique est négative. Et actuellement, ce n’est pas le cas.

Trois facteurs sont donc à l’origine d’un début d’année chaotique sur les marchés financiers :  

  • L’inflation ;
  • La remontée des taux d’intérêts ;
  • La guerre en Ukraine créant un sentiment de peur chez les investisseurs.

Un rappel des principes fondamentaux de l’investisseur

Ce constat m’amène désormais à rappeler quelques principes fondamentaux auxquels l’investisseur doit se rattacher :  

  1. Il ne faut pas paniquer. La volatilité, et donc les baisses boursières, est inhérente à la vie des marchés financiers (crise de 1929, seconde guerre mondial, crise pétrolière des années 1970, bulle internet des années 2000, crise financière de 2009, guerre en Crimée en 2014, Covid, guerre en Ukraine) ;
  2. En bourse, ce qui importe le plus, c’est d’avoir du temps devant soi. Malgré les baisses de cours cycliques, l’histoire nous montre que les bourses ne font que monter. Ainsi, au plus on a du temps devant soi, au plus on est susceptible d’être gagnant ;
  3. La diversification de son portefeuille est primordiale. En effet, en diversifiant les classes d’actifs, les types d’investissement (actifs/passifs, etc.) et les zones géographiques d’investissement, vous réduisez intelligemment le risque à long terme ;
  4. Les investisseurs ont tendance à succomber à leurs émotions et ainsi, vendre quand les bourses chutent et acheter quand les bourses remontent. Le problème est que lorsqu’on vend quand cela baisse on acte une perte et quand on achète quand cela monte, c’est souvent trop tard. En théorie, c’est l’inverse qu’il faudrait être capable de faire : acheter quand cela baisse et vendre quand cela monte.

Vendre ou faire “le gros dos” ?

Dès lors, je tente un avis aux deux questions posées, chacun étant libre de sa propre interprétation :  

  • Si vous êtes investi aujourd’hui, que cela soit au travers d’un contrat d’épargne, d’un contrat de placement, en privé ou via votre entreprise, ou via un compte-titres à la banque, vous voyez votre investissement diminuer depuis le début d’année. 
    Mais tant que vous ne sortez pas du marché, vous n’avez pas encore acté de perte. Actuellement, la volatilité est très importante en raison des facteurs rappelés ci-dessus. Mais si vous avez du temps devant vous, il est préférable de faire le « gros dos » et d’attendre… que la situation se stabilise.
  • Si vous avez de l’argent non-investi, cela va peut-être être le moment de « faire les soldes ». Peut-être en entrant progressivement sur le marché, en quelques mois, afin de répartir le risque d’une entrée sur les marchés au mauvais moment. En effet, il est impossible de prédire le bon moment pour entrer en bourse. 
    D’un côté, la décision d’investir aujourd’hui est particulièrement difficile à prendre, il faut en effet des nerfs solides. D’un autre côté, l’inflation qui s’approche des 8% en Belgique a également un effet dévastateur sur votre pouvoir d’achat à long terme, ce qui justifie un placement avec un horizon à long terme. En effet, maintenir un excédent de cash sur un compte bancaire n’est plus une option aujourd’hui si vous voulez maintenir votre pouvoir d’achat.  
    Ainsi, si vous avez du cash non-investi et que vous avez du temps devant vous (une dizaine d’années voire plus), il est préférable de sauter le pas en veillant à bien diversifier votre investissement.

Investir responsablement avec une vision d’impact sur le monde de demain

Je termine en insistant sur l’importance d’investir son argent en connaissance de cause et avec une vision d’impact. Plus que jamais, le monde a besoin de changement et ce changement passera en partie par une réallocation des flux financiers. La crise du covid, suivie de la guerre en Ukraine, nous font un peu oublier celle qui se profile en toile de fond : la crise sociale et climatique.  

Faites aujourd’hui le choix d’investir de manière durable en soutenant par votre investissement des entreprises elles-mêmes durables. Des solutions existent et d’autres voient le jour.

Tentons de rester optimistes et soyons acteurs d’un monde meilleur.

PS : Dans les jours à venir, nous recevrons l’analyse technique de la situation des marchés de l’un de nos partenaires.  Il s’agit de la maison de gestion (asset manager) “pure capital sa“. Si vous souhaitez recevoir cette note explicative, nous vous invitons à nous en faire la demande via ce lien.

Auteur : Lionel Mélot, votre conseiller en planification patrimoniale et financière chez Assurgroup.